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— Il n’y a pas si longtemps que cela ! dit Parquet en hochant la tête. Enfin, réfléchis… Tu es un gros bonnet à présent, maître Simon, et cependant j’aimerais mieux que ma fille n’eût pas l’honneur de porter ton nom que de la voir manquer du bonheur domestique si nécessaire aux femmes, vu que rien ne le remplace pour elles. Ma pauvre Bonne n’est pas une princesse de roman comme notre chère dogaresse, qui l’a supplantée, et que je voudrais voir ici, dût-elle la supplanter encore ! Dans tous les cas, garde-toi de parler de tes intentions avant d’être bien sûr de toi. »

Simon, sans faire part à Bonne de ses projets, se montra plus occupé d’elle que par le passé. Il l’examina avec attention, et remarqua dans cette jeune fille les plus belles qualités du cœur. Bonne, plus jeune de plusieurs années que ses amis Simon et Fiamma, avait acquis des agréments au lieu d’en perdre ; elle était assez bien faite, sans être précisément belle. En outre, elle s’était parée d’un petit défaut dont l’absurdité des hommes démontre la puissance, lorsqu’au contraire il devrait ôter du prix à la femme qui l’acquiert. À force de voir soupirer autour d’elle d’honorables adorateurs, elle était devenue un peu coquette. Sa naïveté timide s’était laissé corrompre ou s’était embellie (comme il vous plaira) de mille petites ruses demi-élégantes, demi-villageoises. Depuis que son amie Fiamma était partie, elle s’était approprié quelques-unes de ses belles manières ; et quelquefois elle se surprenait à faire la dogaresse, tout en faisant manger ses poules ou en préparant le bishoff de son père.

Simon, qui avait été longtemps sans la voir, s’étonna de ce changement et se laissa prendre à un piège bien simple et bien connu, mais qui ne manque jamais son effet. Il se trouva en concurrence avec un rival, et il désira, ne fût-ce que par orgueil, le faire renvoyer. Il avait