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montrer qu’il avait été faire un tour de promenade à Versailles dans sa jeunesse. Puis, jetant un coup d’œil perspicace de l’un à l’autre : « Y a-t-il longtemps que vous n’avez reçu de nouvelles de monsieur votre père, belle demoiselle ? » demanda-t-il à Fiamma d’un air très-significatif.

Cette question fut pour Simon comme une goutte d’eau froide sur un brasier. Il était en train de se laisser aller à de nouveaux enchantements ; le seul nom du comte réveilla en lui mille réflexions pénibles. Il examina le visage de mademoiselle de Fougères, pour savoir si elle avait quelque appréhension du retour de son père ; mais la noble harmonie de ce visage n’était jamais troublée par des craintes légères.

« Je l’attends demain, répondit-elle tranquillement ; mais il se pourrait cependant qu’il fût déjà de retour, car il est si actif en toutes choses qu’il part et revient toujours plus tôt qu’il ne l’avait projeté.

— Et s’il était à cette heure au château ? fit observer Simon, incapable de maîtriser son inquiétude.

— Il y serait sans doute occupé déjà de mille soins, répondit-elle, et plus pressé de compter avec son régisseur que de toute autre chose. »

Elle resta encore une demi-heure, affectant beaucoup de calme ; puis elle mit son chapeau et pria M. Parquet de lui donner le bras jusqu’au château. Dès qu’ils furent sortis de la chaumière : « Pourquoi ne m’avez-vous pas appris tout franchement que mon père était arrivé ? lui dit-elle. Croyez-vous que je n’ai pas lu cela sur votre figure ?

— En vérité ! fit l’avoué. Fin contre fin…

— Il ne s’agit pas de nous adresser des compliments réciproques, interrompit la pétulante Fiamma. Voyons, mon cher sigisbée, que signifiait votre physionomie ? qu’avez-vous dans l’esprit ?