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d’airain, Écossais trinitaire ou prince de merci, grand commandeur du temple, chevalier du soleil, patriarche des croisades, grand maître de la lumière, chevalier Kadosh, chevalier de l’aigle blanc et de l’aigle noir, chevalier du phénix, chevalier de l’Iris, chevalier des Argonautes, chevalier de la toison d’or, grand inspecteur-inquisiteur-commandeur, sublime prince du royal secret, sublime maître de l’anneau lumineux, etc., etc.[1] »

À ces titres ou du moins à la plupart d’entre eux, nous trouvons des titres moins connus accolés au nom d’Albert Podiebrad, dans un chiffre moins lisible que celui des francs-maçons, tels que chevalier de Saint-Jean, sublime joannite, maître du nouvel Apocalypse, docteur de l’Évangile éternel, élu de l’Esprit-Saint, templiste, aréopagite, mage, homme-peuple, homme-pontife, homme-roi, homme nouveau, etc. Nous avons été surpris de voir ici quelques titres qui sembleraient empruntés par anticipation à l’illuminisme de Weishaupt ; mais cette particularité nous a été expliquée plus tard, et n’aura pas besoin de commentaire pour nos lecteurs à la fin de cette histoire.

À travers le labyrinthe de faits obscurs, mais profonds, qui se rattachent aux travaux, aux succès, à la dispersion et à l’extinction apparente des Invisibles, nous avons bien de la peine à suivre de loin l’étoile aventureuse de notre jeune couple. Cependant, en suppléant par un commentaire prudent à ce qui nous manque, voici à peu près l’historique abrégé des principaux événements de leur vie. L’imagination du lecteur aidera à la lettre ; et pour notre compte, nous ne doutons pas que les meilleurs dénouements ne soient ceux

  1. Plusieurs de ces grades sont de diverses créations et de divers rites. Quelques-uns sont peut-être postérieurs à l’époque dont nous parlons.