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hommes masqués en qui elle reconnut, à la couleur de leurs manteaux, Liverani et celui qu’avec raison elle pensait devoir être Marcus, la soutenaient dans leurs bras, et la ranimaient de leurs soins. Une quarantaine d’autres personnages, enveloppés et masqués, les mêmes qu’elle avait vus autour du simulacre du cercueil de Jésus, étaient rangés sur deux files, le long des degrés, et chantaient en choeur un hymne solennel, dans une langue inconnue, en agitant des couronnes de roses, des palmes et des rameaux de fleurs. Les colonnes étaient ornées de guirlandes, qui s’entrecroisaient en festons, comme un arc de triomphe, au-devant de la porte fermée du temple et au-dessus de Consuelo. La lune, brillant au zénith, de tout son éclat, éclairait seule cette façade blanche ; et au-dehors, tout autour de ce sanctuaire, de vieux ifs, des cyprès et des pins, formaient un impénétrable bosquet, semblable à un bois sacré, sous lequel murmurait une onde mystérieuse, aux reflets argentés.

« Ma sœur, dit Marcus, en aidant Consuelo à se lever, vous êtes sortie victorieuse de vos épreuves. Ne rougissez pas d’avoir souffert et faibli physiquement sous le poids de la douleur. Votre généreux cœur s’est brisé d’indignation et de pitié devant les témoignages palpables des crimes et des maux de l’humanité. Si vous fussiez arrivée ici debout et sans aide, nous aurions moins de respect pour vous qu’en vous y apportant mourante et navrée. Vous avez vu les cryptes d’un château seigneurial, non pas d’un lieu particulier, célèbre entre tous par les crimes dont il a été le théâtre, mais semblable à tous ceux dont les ruines couvrent une grande partie de l’Europe, débris effrayants du vaste réseau à l’aide duquel la puissance féodale enveloppa, durant tant de siècles, le monde civilisé, et fit peser sur les hommes le crime de sa domination farouche et l’hor-