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glacé son courage et troublé sa raison ? Elle ne voyait plus son ombre, mais elle s’imaginait entendre le bruit de sa respiration tout près d’elle ; et cette porte fatale qui ne voulait pas s’ouvrir ! Les deux ou trois minutes qui s’écoulèrent dans cette attente lui parurent un siècle. Ce muet acolyte lui faisait peur ; elle craignait qu’il ne voulût l’éprouver en lui parlant, en la forçant par quelque ruse à le regarder. Son cœur battait avec violence ; enfin elle vit qu’il lui restait une inscription à lire au- dessus de la porte.

« C’est ici que t’attend la dernière épreuve, et c’est la plus cruelle. Si ton courage est épuisé, frappe deux coups au battant gauche de cette porte ; sinon, frappes-en trois au battant de droite. Songe que la gloire de ton initiation sera proportionnée à tes efforts. »

Consuelo n’hésita pas et frappa les trois coups à droite. Le battant de la porte s’ouvrit comme de lui-même, et elle pénétra dans une vaste salle éclairée de nombreux flambeaux. Il n’y avait personne, et d’abord elle ne comprit rien aux objets bizarres rangés et alignés symétriquement autour d’elle. C’étaient des machines de bois, de fer et de bronze dont l’usage lui était inconnu ; des armes étranges, étalées sur des tables ou pendues à la muraille. Un instant elle se crut dans un musée d’artillerie ; car il y avait en effet des mousquets, des canons, des coulevrines, et tout un attirail de machines de guerre servant de premier plan aux autres instruments. On s’était plu à réunir là tous les moyens de destruction inventés par les hommes pour s’immoler entre eux. Mais lorsque la néophyte eut fait quelques pas en avant à travers cet arsenal, elle vit d’autres objets d’une barbarie plus raffinée, des chevalets, des roues, des scies, des cuves de fonte, des poulies, des crocs, tout un musée d’instruments de torture ; et sur un grand