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en tombant dans l’obscurité sur un faisceau d’armes. Mais je n’y ai pas fait grande attention, et lui ai demandé vite où vous étiez. Il n’en savait rien, il avait perdu la tête. Je crus même voir qu’il avait l’intention de nous trahir ; car la cloche d’alarme que j’avais entendue, et dont j’avais bien reconnu le timbre, est celle qui part de son alcôve et qui sonne pour son quartier. Mais il paraissait s’être ravisé ; car il savait bien, le drôle, qu’il y avait beaucoup d’argent à gagner en vous délivrant. Il m’a donc aidé à détourner l’orage, en disant à tous ceux que nous rencontrions que c’était ce somnambule de Gottlieb qui avait encore une fois causé une fausse alerte. En effet, comme si Gottlieb eût voulu lui donner raison, nous le trouvâmes endormi dans un coin, de ce sommeil singulier dont il est pris souvent au beau milieu du jour, là où il se trouve, fût-ce sur le parapet de l’esplanade. On eût dit que l’agitation de sa fuite le faisait dormir debout, ce qui est, ma foi, bien merveilleux, à moins qu’il n’ait bu par mégarde à souper quelques gouttes du breuvage que j’ai versé à pleins bords à ses chers parents ! Ce que je sais, c’est qu’on l’a enfermé dans la première chambre venue pour l’empêcher de s’aller promener sur les glacis, et que j’ai jugé à propos de le laisser là jusqu’à nouvel ordre. On ne pourra l’accuser de rien, et ma fuite expliquera suffisamment la vôtre. Les Schwartz dormaient trop bien de leur côté pour entendre la cloche, et personne n’aura été voir si votre chambre était ouverte ou fermée. Ce ne sera donc que demain que l’alarme sera sérieuse. M. Nanteuil m’a aidé à la dissiper, et je me suis mis à votre recherche, en feignant de retourner à mon dortoir. J’ai eu le bonheur de vous trouver à trois pas de la porte que nous devions franchir pour nous sauver. Les guichetiers de par là étaient tous gagnés. D’abord j’ai été bien effrayé