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lait peut-être s’introduire dans ma chambre, et j’allais refuser, lorsqu’il me fit mieux comprendre ses intentions, soit qu’il n’eût pas songé à m’honorer de sa visite, soit qu’il lût mon épouvante et ma répugnance sur ma figure.

« — Je vous écouterai de la plate-forme qui domine la tourelle que vous habitez, dit-il. La voix monte, et j’entendrai fort bien. Puis, je vous ferai ouvrir les portes et conduire par une femme. Je ne vous verrai pas. Il ne serait pas convenable, au fait, que j’eusse l’air de vous pousser moi-même à la désobéissance, quoique après tout, broum… broum… en pareille occasion, il y ait un moyen bien simple de se tirer d’affaire… On fait sauter la tête de la prisonnière n° 3, d’un coup de pistolet, et on dit qu’on l’a surprise en flagrant délit de tentative d’évasion. Eh ! eh ! l’idée est drôle, n’est-ce pas ? En prison, il faut toujours avoir des idées riantes. Votre serviteur très-humble, mademoiselle Porporina, à ce soir. »

« Je me perdais en commentaires sur l’obligeance prévenante de ce misérable, et, malgré moi, j’avais une peur affreuse de lui. Je ne pouvais croire qu’une âme si étroite et si basse aimât la musique au point de n’agir ainsi que pour le plaisir de m’entendre. Je supposais que la prisonnière en question n’était autre que la princesse de Prusse, et que, par l’ordre du roi, on me ménageait une entrevue avec elle, afin de nous épier et de surprendre les secrets d’État dont on croit qu’elle m’a fait la confidence. Dans cette pensée, je redoutais l’entrevue autant que je la désirais ; car j’ignore absolument ce qu’il peut y avoir de vrai dans cette prétendue conspiration dont on m’accuse d’être complice.

« Néanmoins, regardant comme de mon devoir de tout braver pour porter quelque secours moral à une compagne