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lorsqu’elle paraissait éclater, c’était avec une vigueur qui foudroyait la malade. Puis le son faiblissait, et elle en ressentait peu de soulagement ; car la fatigue d’écouter avec une attention toujours croissante ce chant qui se perdait dans l’espace lui causait bientôt une sorte de défaillance, durant laquelle il lui semblait ne plus saisir aucun bruit. Mais le retour incessant de la rafale harmonieuse lui apportait le frisson, l’épouvante, et les bouffées d’une chaleur insupportable, comme si le vigoureux coup de l’archet fantastique eût embrasé l’air, et déchaîné l’orage autour d’elle.


XVI.

Cependant, comme Consuelo ne s’alarma pas de son état et ne changea presque rien à son régime, elle fut promptement rétablie. Elle put reprendre ses soirées de chant, et elle retrouva le profond sommeil de ses nuits paisibles.

Un matin, c’était le douzième de sa captivité, elle reçut de M. de Pœlnitz un billet qui lui donnait avis d’une sortie pour le lendemain soir :

« J’ai obtenu du roi, disait-il, la permission d’aller moi-même vous chercher avec une voiture de sa maison. Si vous me donnez votre parole de ne point vous envoler par une des glaces, j’espère même pouvoir vous dispenser de l’escorte, et vous faire reparaître au théâtre sans ce lugubre attirail. Croyez que vous n’avez pas d’ami plus dévoué que moi, et que je déplore la rigueur du traitement, peut-être injuste, que vous subissez. »

La Porporina s’étonna un peu de l’amitié soudaine et de l’attention délicate du baron. Jusque-là, dans ses fré-