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de n’avoir pas à risquer avec un autre instrument une nouvelle connaissance moins agréable et moins sûre. De son côté, le roi, qui veillait aux moindres détails d’affaires, s’était informé, en donnant l’ordre d’expédier le clavecin à la prison, si celui-là appartenait à la prima donna ; et, en apprenant que c’était un locatis, il avait fait savoir au luthier propriétaire qu’il lui en garantissait la restitution, mais que la location resterait aux frais de la prisonnière. Sur quoi le luthier s’était permis d’observer qu’il n’avait point de recours contre une personne en prison, surtout si elle venait à y mourir. M. de Pœlnitz, chargé de cette importante négociation, avait répliqué en riant :

« Mon cher monsieur, vous ne voudriez pas chicaner le roi sur une semblable vétille, et d’ailleurs cela ne servirait à rien. Votre clavecin est décrété de prise de corps, pour être écroué aujourd’hui même à Spandaw. »

Les manuscrits et les partitions de la Porporina lui furent également apportés ; et, comme elle s’étonnait de tant d’aménité dans le régime de sa prison, le commandant major de place vint lui rendre visite pour lui expliquer qu’elle aurait à continuer ses fonctions de première chanteuse au théâtre royal.

« Telle est la volonté de Sa Majesté, lui dit-il. Toutes les fois que le semainier de l’Opéra vous portera sur le programme pour une représentation, une voiture escortée vous conduira au théâtre à l’heure dite, et vous ramènera coucher à la forteresse immédiatement après le spectacle. Ces déplacements se feront avec la plus grande exactitude et avec les égards qui vous sont dus. J’espère, mademoiselle, que vous ne nous forcerez, par aucune tentative d’évasion, à redoubler la rigueur de votre captivité. Conformément aux ordres du roi, vous avez été placée dans une chambre à feu, et il vous sera permis de