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la ville noire.

fite, plus il en souhaite. Ce n’est pas que je veuille taxer ton parrain d’avarice : je sais qu’il est bon pour toi, je crois qu’il te laissera ses écus, et, comme on te dit bon sujet, sa peine n’aura pas été perdue ; mais tu aurais pu faire ton affaire sans lui, ou il aurait pu assurer mieux ta fortune en faisant un peu prendre l’air à la sienne. Moi, j’ai agi autrement. Les événements m’ont donné tort, ce qui ne m’empêche pas de croire que j’avais raison. À quoi bon d’ailleurs t’exposer mes idées ? Tu dois avoir celles du père Laguerre et penser qu’il vaut mieux tenir que courir.

— Non, répondit Sept-Épées, je n’ai pas les idées de mon parrain : c’est pour cela que je ne compte point sur son héritage. J’espère être bientôt sorti de la Ville Noire, et je sais bien qu’à partir de ce jour-là il ne s’intéressera plus guère à mon avenir ; mais c’est de vous qu’il s’agit, et je vous assure que vous pouvez me dire votre manière de voir sans craindre que je vous blâme ou que je vous raille.

— Oh ! alors, reprit Audebert, c’est différent ! Je vois que, toi aussi, tu entends la vie active ; mais