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sonne, car la bourgeoise est ici. C’est moi qui vous parle et qui vous demande pardon de vous avoir laissé mystifier !

— Vous ! s’écria le jeune homme encore un peu inquiet, vous, la demoiselle, l’héritière ?…

— Oui, moi, Tonine, votre fiancée d’aujourd’hui et votre femme bientôt. N’allez-vous pas faire comme le parrain, qui disait que c’était impossible ? C’est plus que possible, puisque nous nous aimons et que j’ai votre parole. Mes amis, ajouta-t-elle en s’adressant aux autres, vous ne savez pas tous comment ces choses-là se sont passées. On a fait croire au compagnon que j’étais dans la dernière des misères, malade, et affreuse par-dessus le marché. Il est revenu quand même, de bien loin, pour m’épouser, et cela, sans même savoir le malheur arrivé à sa baraque, quand il pouvait encore se croire riche auprès de moi. Croyez-vous que je lui doive assez de confiance et d’estime à présent pour souhaiter d’être sa femme ?

— Oui, oui ! s’écria tout le monde. Oui, oui ! répondit, de la porte, Audebert, qui arrivait. Ô maison