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la ville noire.

à mes bénéfices, et qui sait si je ne lui eusse pas fait faire un bon mariage ?

Ce dernier mot fit ouvrir l’oreille au parrain, à qui Gaucher rapportait le discours du patron. Ledit patron avait une fille qu’on appelait mademoiselle Clarisse, laquelle n’était ni belle ni laide, et passait pour un peu sotte, bien qu’elle eût été en pension à la ville haute et qu’elle portât des cages, ce qui faisait dire aux bourgeoises de vieille roche qu’elle ne manquait pas d’acier pour s’arrondir dans l’atelier de monsieur son père.

Mais son père se moquait bien des lazzis ; il avait cinquante mille francs placés en dehors de sa fabrique. Il avait donné dix mille francs de dot à ses deux aînées, Clarisse en aurait tout autant, et, comme le père songeait à se retirer à la ville haute, un gendre aussi capable que Sept-Épées de faire valoir l’usine, dont le produit augmentait toujours d’autant le capital de la famille, pouvait fort bien lui convenir. Cette idée plut beaucoup au parrain, qui voyait là le moyen de ramener son fils adoptif auprès de lui, et de le fixer pour longtemps, sinon