Page:Sand - La Ville noire.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
la ville noire.

— Si fait. Il s’est fâché hier avec son patron, et ce matin je lui ai parlé de venir ici. Il ne sait ni lire ni écrire, mais il a bonne mémoire et bonne tête, et il n’y aura pas de mal à ce que vous écriviez vous-même. Le soir, au lieu de retourner en ville avec le coucher du soleil, vous devriez vous mettre à votre bureau pendant une heure. De cette manière, vous verriez toujours clair dans votre situation, et ça vaudrait mieux que d’y regarder de temps en temps.

— Oui, sans doute, il le faudrait ; mais mon pauvre vieux parrain se couche comme les poules, et il s’ennuiera de souper seul !

— D’autant plus que sa vieille logeuse le fait mal souper quand vous n’êtes pas là. Il s’en plaignait à moi tantôt, et me disait que, s’il pouvait demeurer dans la maison où je suis, il serait plus proprement et aurait le soir ma compagnie. Si cela vous fait plaisir, on peut bien arranger la chose, et le vieux s’en trouvera bien.

— Tonine, répondit Sept-Épées, vous êtes bien la meilleure et la plus sage fille du monde. Vous avez