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ments qui lui sont revenus en mémoire depuis que la fièvre l’a quitté. Il craint que vous ne vous en soyez aperçu, et il vient de me prier de les corriger. Voulez-vous me permettre de les revoir, ces livres dont je me moquais hier ?

— Je ne veux pas vous donner ce casse-tête, ma chère Tonine ! J’ai bien vu que tout était en désarroi ; mais je vous promets de n’en pas faire de reproche à Audebert, et, quand j’aurai l’esprit plus tranquille, je viendrai à bout de me reconnaître dans son griffonnage.

— Pourquoi pas tout de suite ? reprit Tonine ; ce que l’on remet ne se fait pas ou coûte beaucoup à faire. Puisque votre roue ne tourne pas aujourd’hui et que vous ne pouvez pas aider aux charrons, je peux bien vous donner le reste de ma demi-journée. Ce ne sera pas la rançon d’un roi. Asseyez-vous là, et à nous deux nous allons remettre vos affaires en ordre.

Tonine prit la plume et transcrivit sur un nouveau registre toutes les écritures d’Audebert, en consultant Sept-Épées sur chaque article de dépense et de