Page:Sand - La Ville noire.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
la ville noire.

ments indignés : vingt fois il avait crié à Audebert de s’en aller par la galerie qui était adossée au rocher ; Audebert ne comprenait pas, et Sept-Épées, commençant à désespérer de sauver sa propriété, songeait à y renoncer et à emporter de gré ou de force le malade sur la montagne.

Pourtant une dernière planche, qui repoussait encore le flot sur la maison, eût tout sauvé, s’il eût réussi à l’abattre. Elle résistait opiniâtrement, et il s’y acharnait avec le courage du désespoir. Enfin, dans un suprême effort, il l’attira à lui ; mais ses pieds glissèrent sur les pierres inondées, et il allait être englouti, lorsqu’une main secourable, par une assez faible impulsion, lui rendit l’équilibre juste au moment où la planche se plantait tout droit devant lui, ce qui lui permit de s’y appuyer un instant. En même temps, la main qui l’avait soutenu le tira en arrière, et il se trouva en sûreté, tandis que l’eau, se frayant une issue nouvelle, cessait de battre avec violence les fondations de l’usine.

Tout était sauvé. Sept-Épées, sauvé lui-même d’une mort presque certaine, se retourna pour voir