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la petite fadette

Sylvain ? lui dit-elle ; est-ce pour que j’examine votre fièvre ? Je vois bien à votre figure que vous ne l’avez plus.

Sylvinet, honteux d’avoir à retirer sa main qu’elle n’avait point voulu toucher, lui dit :

— C’était pour vous dire bonjour, Fadette, et pour vous remercier de tant de peine que vous prenez pour moi.

— En ce cas, j’accepte votre bonjour, dit-elle en lui prenant la main et en la gardant dans la sienne ; car jamais je ne repousse une honnêteté, et je ne vous crois point assez faux pour me marquer de l’intérêt si vous n’en sentiez pas un peu pour moi.

Sylvain ressentit un grand bien, quoique tout éveillé, d’avoir sa main dans celle de la Fadette, et lui dit d’un ton très doux :

— Vous m’avez pourtant bien malmené hier au soir, Fanchon, et je ne sais comment il se fait que je ne vous en veux point. Je vous trouve même bien bonne de venir me voir, après tout ce que vous avez à me reprocher.

La Fadette s’assit auprès de son lit et lui parla tout autrement qu’elle n’avait fait la veille ; elle y mit tant de bonté, tant de douceur