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la petite fadette

— Voyons donc, dit le père Barbeau qui n’y tenait plus : ce n’est pas un grand service que vous me demandez là, et je ne dois point vous le refuser.

Alors la petite Fadette releva lestement les deux couvercles du panier, et en tira deux gros sacs, chacun de la contenance de deux mille francs écus.

— Eh bien ! c’est assez gentil, lui dit le père Barbeau, et voilà une petite dot qui vous fera rechercher par plusieurs.

— Ce n’est pas le tout, dit la petite Fadette ; il y a encore là, au fond du panier, quelque petite chose que je ne connais guère.

Et elle tira une bourse de peau d’anguille, qu’elle versa dans le chapeau du père Barbeau. Il y avait cent louis d’or frappés à l’ancien coin, qui firent arrondir les yeux au brave homme ; et, quand il les eut comptés et remis dans la peau d’anguille, elle en tira une seconde de la même contenance, et puis une troisième, et puis une quatrième, et finalement, tant en or qu’en argent et menue monnaie, il n’y avait, dans le panier, pas beaucoup moins de quarante mille francs.