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la petite fadette

— Fanchon Fadet, êtes-vous là, et me reconnaissez-vous ?

Elle ne fut point engourdie pour aller ouvrir, et grande fut sa joie en se laissant serrer sur le cœur de son ami Landry. Landry avait eu connaissance de la maladie de la grand’mère et du retour de Fanchon. Il n’avait pu résister à l’envie de la voir, et il venait à la nuit pour s’en aller avec le jour. Ils passèrent donc toute la nuit à causer au coin du feu, bien sérieusement et bien sagement, car la petite Fadette rappelait à Landry que le lit où sa grand’mère avait rendu l’âme était à peine refroidi, et que ce n’était l’heure ni l’endroit pour s’oublier dans le bonheur. Mais, malgré leurs bonnes résolutions, ils se sentirent bien heureux d’être ensemble et de voir qu’ils s’aimaient plus qu’ils ne s’étaient jamais aimés.

Comme le jour approchait, Landry commença pourtant à perdre courage, et il priait Fanchon de le cacher dans son grenier pour qu’il pût encore la voir la nuit suivante. Mais, comme toujours, elle le ramena à la raison. Elle lui fit entendre qu’ils n’étaient plus