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la petite fadette

— Oui-da, Landry, tu viens donc me faire danser à la fin ?

— Non pas danser, répondit-il, car il ne savait pas feindre et n’avait plus l’idée de manquer à sa parole ; mais vous dire quelque chose que vous ne pouvez pas refuser d’entendre.

— Oh ! si tu as un secret à me dire, Landry, ce sera pour une autre fois, répondit Madelon en lui retirant sa main. C’est aujourd’hui le jour de danser et de se divertir. Je ne suis pas encore à bout de mes jambes, et puisque le grelet a usé les tiennes, va te coucher si tu veux, moi je reste.

Là-dessus elle accepta l’offre de Germain Audoux qui venait pour la faire danser. Et comme elle tournait le dos à Landry, Landry entendit Germain Audoux qui lui disait, en parlant de lui :

— Voilà un gars qui paraissait bien croire que cette bourrée-là lui reviendrait.

— Peut-être bien, dit Madelon en hochant la tête, mais ce ne sera pas encore pour son nez !

Landry fut grandement choqué de cette parole, et resta auprès de la danse pour observer toutes les allures de la Madelon, qui n’étaient