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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Le chevalier, étonné, regarda son chapeau et parut s’aviser pour la première fois de l’étrangeté d’un pareil meuble ; mais, à la grande surprise de son interlocuteur, il trouva moyen de répondre sensément. Le chevalier était ainsi fait qu’il reprenait courage tout d’un coup, quand on l’attaquait, tandis que la bienveillance le troublait par la crainte qu’il éprouvait de ne savoir pas y répondre convenablement.

— Mon chapeau, dit-il, est passé de mode, je le pense bien ; mais j’y tiens, et je le mets les jours de fête ou de cérémonie, parce que c’est un vieux compagnon qui a été au feu avec moi.

— Oui, dit Octave, sous la République !

— Contre les étrangers, répondit Sylvain.

— Et contre les émigrés, par conséquent ?

— Et contre les émigrés, reprit le chevalier. Et, sans songer au père d’Hortense, il ajouta :

— Je peux vous dire cela, monsieur, je sais que vous n’en étiez pas.

— Mon père n’était pas de ceux qui se sont battus contre la France, répondit vivement Hortense,