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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

et il y conduisit le chevalier en lui disant qu’il y trouverait aussi des rafraîchissements.

Il n’y avait plus moyen de reculer. Le chevalier fut annoncé et introduit dans le boudoir, où Hortense et Octave étaient encore à la fenêtre, cherchant des yeux ce qu’il était devenu, et riant de lui, l’un avec malice, l’autre par complaisance.

Aussi, en entendant Labrêche prononcer le nom du chevalier de Germandre, Hortense se retourna-t-elle avec vivacité, et, craignant qu’il n’eût entendu une dernière plaisanterie qu’elle venait de faire sur son compte, elle se troubla et l’accueillit avec une certaine agitation mêlée de frayeur et d’empressement.

Il n’y a rien de pis pour une personne timide que d’être en face d’une personne troublée. Le malaise ne peut être dissipé que par une bienveillance calme, et, quand on a peur l’un de l’autre, on s’enferre comme deux maladroits dans un duel. Le pauvre Sylvain, déjà inquiet d’avance de son entrée, fut bouleversé en reconnaissant dans madame de Sévigny la femme charmante dont le regard l’avait fait