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— Voilà des subtilités insupportables, s’écria Octave en colère. Vous avez lu trop de romans, ma cousine, et vous ne serez jamais heureuse ni juste, parce que vous vivez dans un idéalisme impossible.

— Peut-être ! Que voulez-vous ! je suis ainsi.

— Vous ne voulez pas guérir de cette maladie ? Alors prenez patience et tâchez de me l’inoculer. Si je m’y prête, voyons, refusez-vous de m’éprouver et de me connaître ? Voilà la première fois que je peux vous parler sans témoins !

— Pour que je vous réponde, mon cher Octave, il faut que je connaisse votre sort. Si vous restez pauvre…, eh bien, le devoir de mon affection est de ne pas vous refuser un certain temps d’épreuve nouvelle. Si vous devenez riche…

— Vous serez charmée d’être débarrassée de moi ; car vous avez de la compassion pour ma petite épaulette, et rien de plus !…

Octave parcourut le boudoir en faisant crier ses bottes et craquer ses doigts. Puis, revenant à la raison par un de ces brusques changements qui lui étaient propres :