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Tu suis en cela les errements de ton père, qui n’a jamais eu lieu de regretter son choix. Tu ne dois pas te dissimuler qu’entre le monde et toi la porte est désormais fermée ; mais, puisque tu as le bon sens de ne rien demander au monde et de n’aspirer qu’à l’heureuse médiocrité où le sort t’a fait naître, je ne puis que rendre justice à ta conduite et t’envoyer la bénédiction d’un parent et d’un ami. »

La lettre était signée : « Symphorien, marquis de Germandre, » et tout entière écrite de la main du défunt, faveur bien rare de sa part, et dont beaucoup de collatéraux se sentirent inquiets et jaloux. Ils critiquèrent le naïf discours du chevalier et le trouvèrent du dernier prosaïque, pour ne pas dire du dernier niais.

Hortense n’était pas du nombre de ceux qui ignoraient la détresse de Sylvain et l’exiguïté de ce prétendu bien de campagne qu’il avait la candeur de considérer comme un bienfait sérieux. Elle ne fut pas non plus dupe du sentiment d’égoïste tolérance qui avait dicté la lettre du marquis ; mais elle vit bien que la première et la principale dupe était le