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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

table : preuve que les idées de notre chef de famille étaient à la hauteur de ses sentiments.

» Plus tard encore, quand j’eus perdu mes parents bien-aimés, j’épousai ma cousine, la nièce de ma mère, pauvre et vertueuse comme elle ; j’écrivis à mon oncle pour lui demander son agrément, et je n’ai rien de mieux à faire que de vous lire sa réponse, laquelle j’ai apportée sur moi en prévision de quelque erreur à redresser dans les sentiments de ma famille, et que je suis heureux de pouvoir produire ici, afin que cette tombe ne se ferme pas sans qu’à défaut d’oraison funèbre, celui qu’elle renferme ait manifesté sa pensée et réclamé lui-même, pour ainsi dire, l’estime et le respect qui lui sont dus.

Ayant ainsi parlé d’une voix douce qui, par degrés, s’était affermie, et avec un débit touchant par sa simplicité, le chevalier lut la seule lettre qu’il eût jamais reçue de son oncle.

« Entre nous, mon neveu, tu as raison de chercher le bonheur du ménage et le contentement de toi-même dans un mariage de sérieuse inclination.