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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

son cousin, tandis que l’abbé ouvrait la marche avec la baronne.

La chapelle, tendue de noir et ardente de lumières, offrait un étrange contraste avec le jour pur d’une matinée d’été. Les dames prirent place dans une tribune à laquelle la tribune seigneuriale, grillée et ornée de draperies, faisait face. C’est dans celle-ci que Labrêche fit entrer madame de Germandre et sa fille avec l’abbé et le capitaine, comme les plus proches parents du défunt. D’abord madame de Sévigny essaya de se recueillir ; mais la solennité lugubre de ce local qui ressemblait à une tombe, la vue de ce cercueil que n’accompagnait aucune douleur réelle, aucun regret partant du cœur, les préoccupations intéressées et bien peu dissimulées des assistants, la figure burlesque de quelques-uns, enfin le discours de circonstance que le curé de la paroisse se crut obligé de débiter, portèrent la jeune femme à réagir contre l’ennui et la tristesse. Après avoir grondé Octave, qui s’efforçait depuis longtemps de la distraire, elle ouvrit peu à peu l’oreille à ses plaisanteries, et finit par se cacher sous son voile pour