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un caprice du marquis ! » Dans la galerie des tableaux, elle rencontra Labrêche, et, frappée de son air comiquement affable, elle s’amusa à le faire causer. Comme il en mourait d’envie, il ne fut pas difficile de lui faire dire tout ce qu’il savait du défunt.

— Feu M. le marquis (c’est Labrêche qui parle) était un homme très-difficile à servir. Ce n’est pas qu’il fût méchant ; mais il avait fort peu de patience et possédait une manière de se moquer des personnes qui faisait souffrir leur fierté.

— Je vois qu’il ne vous a pas toujours traité comme vous paraissez le mériter, répondit en souriant madame de Germandre. Mais quelles étaient donc ces bizarreries dont on l’accuse ?

— Mon Dieu, madame la baronne, il en avait beaucoup ; mais la plus forte manie que je lui aie connue en dix ans que j’ai passés à son service, c’est celle de ses boîtes.

— Ses boîtes ? Quelles boîtes ? Qu’est-ce que cela ?

— Ses boîtes, oui, madame, il faisait des boîtes.

— Mais quelle espèce de boîtes ? Des boîtes d’artifice ?