Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je ne vous entends point, répondit mademoiselle de Germandre.

— Vous faites semblant, ma respectable tante ! vous avez bien vu que le chevalier devenait amoureux de notre cousine Hortense, tellement amoureux, qu’il n’avait pas la force de le cacher.

— Que me dites-vous là ? s’écria Corisande stupéfaite. Allons, c’est encore une fantaisie qui vous prend.

— Un accès ? Vous me croyez fou !

— Je vous crois bien léger en idées et en paroles quand vous vous y mettez ! Songez-vous à ce que vous dites ? Mon frère est veuf depuis si peu de temps…

— Combien ? Voyons !

— Huit ans. Ma belle-sœur est morte en mettant la petite au monde.

— Eh bien, huit ans, ça commence à compter. Son deuil est fini.

— Il l’a tant aimée, sa pauvre femme !

— Raison de plus pour en aimer une autre. Un homme ardent ne peut pas se passer longtemps d’aimer.