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ger. Le bas du donjon, divisé par des planches, servait d’étable et de poulailler.

Au pied de la tour encore assez élevée, rampait la maison des pauvres Germandre. Un rez-de-chaussée du xve siècle, reste de l’ancien logis, était écrasé par un long toit de chaume, tout doré d’orpins et de chélidoines, et dont une vigne aux longs bras rompait inégalement la ligne monotone. De grands noyers cachaient les humbles celliers et la bergerie, à peine élevée de quelques pieds au-dessus du sol. Un frais grouillement de cascatelles arrivait jusqu’aux oreilles du voyageur ; mais l’eau se dérobait mystérieusement à ses regards sous une épaisse végétation.

Octave mit pied à terre, ordonna à son chasseur d’aller chercher aux environs une écurie quelconque pour ses chevaux, et s’enfonça dans un chemin humide, encaissé par des clôtures revêtues de haies vives, si bien que, croyant marcher vers l’habitation, il s’en éloigna insensiblement et se trouva tout au fond du vallon, au bord des eaux courantes.

Cette localité est située en Berry, non loin des