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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

les langues anciennes, l’archéologie… je ne sais quoi encore !

— Oui, un peu de tout cela. C’est amusant, mais ça prend bien du temps qui serait mieux employé, dit-on, à faire fortune. Que voulez-vous ! quand on ne sait pas s’enrichir ! Vous voyez, c’est la science du passé, la science de la mort, que j’ai prise pour antithèse de la culture de mon coin de terre, où mieux vaudrait appliquer la science de la vie ! Je suis un homme mal doué qui fait les choses à contre-sens et à contre-temps ! Ma vie, à moi, finira sans avoir commencé. Ah ! tenez, ma chère madame, votre cousin de campagne est un pauvre sire !

— Je ne trouve pas, moi ! répondit naïvement Hortense en lui tendant la main. Mais voici le soleil qui monte, et ma mère m’attend pour déjeuner. Vous-même, on vous attend chez vous…

— Ah ! oui, oui, c’est vrai ! s’écria le chevalier, qui devint pâle et dont les yeux animés s’éteignirent tout à coup.

Et sa voix s’éteignit aussi ; il ne sut pas trouver un mot pour exprimer le déchirement de son cœur en