Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée
189
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— C’est ce que je demande à Dieu pour lui, dit le chevalier ramené à lui-même par ce qu’il prit pour une leçon et sans s’apercevoir le moins du monde que c’était le cri involontaire d’une jalousie rétrospective.

Dès ce moment, il redevint fort et calme en apparence, et il se mit à parler archéologie pour changer de conversation. Il expliqua à madame de Sévigny une inscription latine dont un fragment à peine lisible apparaissait sur une pierre encastrée dans la muraille, et qui prouvait que la chapelle de Sainte-Denise avait été bâtie sur les ruines d’une chapelle dédiée à Dionys ou Dionysius, le dieu antique apporté dans les Gaules par la conquête romaine.

Hortense s’étonna de lui voir déchiffrer cette inscription tracée en abrégé, et restituer non-seulement les lettres retranchées, mais les mots entièrement détruits.

— Où donc avez-vous appris tout ce que vous savez ? lui dit-elle.

— Oh ! ceci n’est rien, répliqua le chevalier en riant de lui-même avec bonhomie ; j’en sais bien d’autres !