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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

et il s’était décidé à coucher dans une ferme voisine. Au matin, la grise allait mieux ; mais son maître, voulant lui donner encore deux heures de repos, avait pris pour but de promenade la petite chapelle qu’il connaissait depuis longtemps, mais dont il aimait la situation, et Hortense, ayant formé le même projet, n’avait rien de mieux à faire que d’accepter son bras,

Il y eut pourtant une certaine hésitation de part et d’autre avant d’en venir là. Les explications échangées, tous deux eussent voulu se soustraire à l’embarras de la rencontre : le chevalier, parce qu’il se sentait violemment, follement épris sans espoir ; Hortense, parce que, se sentant aimée, elle se voyait exposée au tête-à-tête avec un homme dont elle ne devait pas encourager l’amour. Mais quel prétexte pour elle de refuser la compagnie de son pauvre parent, et quel moyen pour lui d’échapper au devoir de la politesse ? Il offrit maladroitement son bras, qui fut timidement accepté. Hortense crut éloigner le péril en chargeant Labrêche de son châle. C’était lui ordonner de la suivre.