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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Hortense était déjà loin ; elle avait appris, en s’informant, que la chapelle de Sainte-Denise était d’une ascension un peu pénible, et le majordome avait vite commandé la voiture afin qu’elle ne fût pas fatiguée en arrivant au pied de la montagne. Les montagnes du Bourbonnais ne sont que des collines, souvent arides, souvent charmantes, et quelquefois assez escarpées pour les petits pieds d’une femme élégante. Les chevaux du défunt étaient vigoureux. Ne sortant jamais que dans son parc et dans les bois voisins, il ne les avait pas laissés fatigués.

En se voyant emportée si rapidement sur une belle route, Hortense se demanda s’il ne lui serait pas possible d’aller jusqu’à la chaumière du chevalier, et, sans s’être décidée à rien, elle interrogea Labrêche, qui, pour se rafraîchir de sa faction nocturne, et pour se donner l’importance d’un cicérone, s’était placé sur le siège auprès du cocher.

— N’est-ce pas quelque part par ici, lui dit-elle, que demeure mademoiselle de Germandre, sœur de M. le chevalier ?

— Nous sommes bien sur la route, répondit