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servait ses écussons armoriés et tout le fini de sa décoration architecturale.

Le marquis Symphorien de Germandre, né en 1728, avait été l’aîné de quatre frères, savoir : le comte Jules, qui, sous Louis XV, avait été pourvu d’un régiment et qui avait fait un assez bon mariage ; le baron Antoine, qui avait vécu de divers emplois et pensions ; le chevalier, qui n’eut rien, et l’abbé, qui s’arrangea d’un bénéfice. On voit qu’en vertu du droit d’aînesse, le marquis avait accaparé tout le patrimoine.

Le comte était mort sur l’échafaud révolutionnaire, et le baron dans l’émigration, laissant tous deux des enfants. L’abbé avait jeté le froc aux orties et vivait en bonne intelligence avec sa gouvernante, professant, à l’occasion, des opinions à la hauteur des circonstances, et vivant d’un legs que lui avait fait une de ses tantes. Le chevalier, après un mariage d’amour qui fut heureux malgré la pauvreté, mourut du chagrin d’avoir perdu sa femme, laissant un fils qui n’hérita que de son titre modeste et d’un avoir plus modeste encore.