Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée
125
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

fenêtre. Je ferai aussi bien de me laisser oublier et d’oublier aussi !

Il alla chercher Lucien, qui restait collé à la grille du sphinx. L’enfant le supplia de le lui laisser examiner jusqu’au dernier moment.

— Mais que veux-tu donc examiner ? dit le chevalier surpris de son insistance. Tu ne comprends rien à ces choses-là, toi, et je ne peux rien t’apprendre qui te mette sur la voie. Voyons, ne fais pas ici la figure d’un petit idiot !…

— Père, laisse-moi regarder encore, répondit Lucien. Tu vois bien que personne ne fait attention à moi. Ça m’intéresse, moi, ce coffre… et cette figure de femme à corps de lionne… J’ai une idée, vrai ! une idée que je te dirai à la maison. Laisse-moi regarder afin de pouvoir me souvenir.

Le chevalier sourit de la prétention de l’enfant ; mais, comme il ne savait pas le contrarier, il le laissa, en le recommandant à l’attention de sa sœur, et s’en alla aux écuries, où il trouva, non sans peine, son pauvre cheval, fort oublié dans un coin. Il lui mesura lui-même l’avoine qu’il avait discrètement