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— Non, tu ne trouverais pas. Prends tous tes outils ; je porterai la lanterne sourde.

Nous nous glissâmes parmi les lauriers et les oliviers jusqu’aux fourrés épais que Daniella n’avait jamais explorés attentivement, mais où, avec un instinct remarquable, elle retrouva l’emplacement où elle avait vu fouiller. Au lien d’un fossé il y avait une butte de terre qui ne paraissait pas de fraîche date. Un épais tapis de mousse témoignait, au contraire, d’un long abandon.

Daniella, qui tenait la lanterne, se baissa et toucha cette croûte de mousse qui se détacha et vint presque tout entière à la main. Elle avait été placée là, elle n’y avait pas poussé ; et elle était si verte et si fraîche, qu’elle n’y avait été placée que peu d’heures auparavant.

À la suite de ces observations je n’hésitai pas à me servir de la pioche et de la bêche. La terre, légère et toute fraîchement remuée, fut écartée en moins de dix minutes. Je trouvai quelques dalles disposées en forme de double escalier formant le toit d’une ouverture carrée à fleur de terre.

Je me penchai sur le bord de cette ouverture, et je sentis le vide.

J’eus encore recours aux papiers enflammés jetés dans ce vide, et je vis l’intérieur d’un vaste puits qui s’évasait dans le fond. C’était une glacière. Je pus fixer la corde à nœuds dont je m’étais muni, à la base d’un petit arbre qui masquait en partie l’ouverture. Daniella m’éclaira en faisant lentement descendre la lanterne au moyen d’une ficelle. Nous n’avions plus d’hésitation, plus de doutes ; cet atterrissement artificiel nous mettait trop sûrement sur la voie.

Je n’eus à descendre que la hauteur d’environ trois mètres. Avant le fond de la glacière je trouvai un passage très-bas et très-étroit où je pensai que le gros Felipone ne passait pas sans peine ; et, après un court trajet, je me trouvai dans la