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de la rue. Il avait accepté l’offre de nous assister, sans hésitation, disant qu’il m’aimait trop pour ne pas consentir à empirer ses relations déjà très-mauvaises avec l’autorité. Felipone n’avait pas eu le temps de lui en demander davantage. La cloche de l’église était en branle.

Onofrio, que nous allons voir de temps en temps, nous à dit l’avoir vu rôder, le soir de ce jour-là, autour de Tusculum ; il ne l’a pas aperçu depuis.

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15 juin, Mondragone.

Nous l’avons enfin retrouvé, mêlé aux nouveaux événements que j’ai à vous raconter.

Il fut décidé, le 8 de ce mois, que miss Medora épouserait M. de Brumières à la chasuble. Voici ce qui s’était passé pour amener cette résolution : autorisé à faire sa demande à lady Harriet pour un mariage en règle, Brumières s’était arrangé pour déplaire, et pour s’entendre dire devant Medora, jusque-là railleuse et comme prête à se dédire s’il était agréé, des choses assez blessantes, telles que : « J’espère que ma nièce réfléchira. — Je n’ai aucun autre droit sur elle que celui de l’intérêt que je lui porte ; mais si elle m’accordait la moindre autorité, j’en userais pour la détourner de vous, qui n’avez pas les opinions et les sentiments du monde où elle est appelée à vivre. »

Il faut vous dire que Brumières, qui n’a aucune espèce d’opinions, s’était posé, ce jour-là, en homme très-avancé et même beaucoup trop avancé, en présence de lady B***, et que Medora, qui, en fait d’indifférence absolue sur toute matière politique, est absolument dans le même cas que son