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vais faire les plus beaux possibles, auront certainement un air de famille. Ils ressembleront tous à Daniella, laquelle veut déjà choisir celui qui lui plaira le mieux, pour le regarder dit-elle, à toute heure, et pour que ses traits passent, de son âme, sur le visage de son enfant.

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Lady B*** se trouve si bien du séjour de Frascati, qu’elle songe à y acheter une villa, afin d’y revenir tous les ans, et qu’elle prend des arrangements pour passer tout l’été, soit dans sa propriété future, soit à Piccolomini, qu’elle parle de meubler convenablement. Le bon accord semble vouloir durer entre elle et son mari. Je crois qu’elle s’est aperçue de ce fait bizarre, qu’après vingt ans de mariage fort maussade lord B*** entrait dans une véritable lune de miel, et la satisfaction d’inspirer de l’amour dans son arrière-saison flatte réellement l’amour-propre de cette bonne et vertueuse dame. Elle a pris, avec son époux, des manières de pudique chatterie, et des embarras de jeune personne, et des coquetteries prudes qui seraient très-amusantes à observer ; mais la Medora raille tout cela avec tant d’aigreur que nous nous abstenons même d’en sourire, Daniella et moi.

Ce réveil du vieux cupidon préposé à la gouverne du ménage B*** ; cette refloraison de milady, qui en cachette de mylord teint ses cheveux un peu blanchis par la maladie qu’elle vient de faire ; la jalousie de Felipone, qui commence, dit-on, à faire des scènes de passion à sa perfide Vincenza ; notre bonheur, à nous autres solitaires de Mondragone ; le printemps, les oiseaux, l’éloquence de Brumières, que sait-on ? tout et rien, ont inspiré enfin à Medora une sorte de goût pour son cavalier servant ; et le gaillard, comme il s’intitule lui-même, a eu l’adresse de rendre lady Harriet assez contraire à ses espérances, ce qui leur donne plus d’assiette. En réalité, lady B*** trouve, avec raison, que sa nièce,