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déjà fait et qu’il ne me plaît pas d’entendre répéter trop souvent. Donc, au premier refus de leur adhésion au premier projet que j’aurai arrêté, je me pends à la chasuble du premier prêtre que je verrai passer dans une église, et tout sera dit. Je sais bien que je m’en repentirai au bout d’une heure ; mais comme je me repens également de toutes les occasions que j’ai manquées de perdre ma liberté ; comme tout bien considéré cette liberté en est venue à m’ennuyer tout à fait, me voilà décidée, à me jeter, la tête baissée, comme M. Valreg, dans le précipice.

» Je vous demande bien pardon, chers amis, continua Brumières, de vous répéter ces légères paroles. Je sais que vous avez raisonné tout autrement ; mais je n’ai eu garde de contredire ma divinité. Les dieux ont toujours raison. J’ai déclaré ma flamme avec une sincère éloquence, et on ne m’a encore dit ni oui ni non ; mais j’ai vu que ma passion ne déplaisait pas, qu’on en attendait l’explosion depuis longtemps et qu’on me permettait d’en dire bien long sans m’interrompre. On m’a laissé mettre à genoux, baiser les mains et même un peu les bras. Bref, j’attends une solution, et j’espère. Faites des vœux avec moi pour que ce mariage déplaise beaucoup à lady Harriet, car si elle cédait il n’y aurait plus pour Medora le moindre prétexte au mariage clandestin, ni le moindre plaisir, puisque c’est l’esprit de contradiction qui la pousse et, qu’à cette imagination blasée, il faut des luttes. Faute de luttes, elle meurt d’ennui, voyez-vous, et j’ai parfois envie de lui dire tout à coup que je ne l’aime pas et que je ne veux plus me marier. Si j’avais ce courage et cette habileté-là, je suis bien sûr qu’elle se persuaderait qu’elle est folle de moi, et qu’elle m’épouserait dans l’espoir de me faire enrager.

Cette supposition de Brumières était si bien fondée, que j’eus un moment l’idée de l’y encourager, par le sentiment de