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fille est honnête, et qu’on m’avait mal parlé d’elle par jalousie.

Pressé de me dire l’auteur de ces calomnies, il m’avoua avoir reçu à Mers une lettre anonyme où on l’engageait à s’opposer à mon mariage avec une fille intrigante et de mauvaise mœurs.

— Cela, dit-il, m’avait décidé à aller trouver mon archevêque. Je le priais d’écrire dans ce maudit pays pour empêcher ton mariage. C’est alors qu’il m’a dit : « Pourquoi n’iriez-vous pas ? J’ai justement une communication secrète à adresser à Rome par un moyen sûr. Vous êtes une personne sûre, vous ! — Ah ! pardié, oui, que je lui ai répondu : je suis un bonhomme tranquille, moi, et pas curieux de vos manigances de grands seigneurs !» Ça l’a fait rire. « Allez-y, m’a-t-il dit, je me charge de vos dépenses… » Tout de même, il a mal fait son compte ; il croyait, comme moi que la vie n’était pas chère en Italie, et les hôtels sont des coupe-gorge. Ah ! oui, je me suis mis en colère avec tous ces écorcheurs, les bateliers, les conducteurs, les garçons d’auberge, les aubergistes et les facchini ! Bien nommés, ma foi ! de vrais faquins ! Plus de cent fois par jour j’en ai le sang à la tête. Il faut payer partout, payer pour visiter les églises, qui sont fermées à clef comme des coffres ; payer pour demander son chemin dans la rue ; payer à la douane ; et des frais de passe-port ! et des mendiants ! C’est honteux, tant de loqueteux dans les rues et sur les chemins ! Si ma paroisse était administrée comme ça, je ne voudrais jamais y remettre les pieds ! En voilà un étonnement pour moi de voir comment les chose se passent ici ! Des prêtres qui vont à la comédie, des cardinaux qui donnent le bras aux dames pour traverser l’église de Saint-Pierre ; et des Vénus, et des Cornus, et des Bacchus plein le Vatican ! des idoles païennes jusque dans les églises ! Encore, si tout ça était joli à