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avez parlé de l’abbé Valreg, je ne peux pas supposer que vous songiez à lui désobéir.

— Ceci me regarde et ne saurait vous intéresser. Mais vous plaît-il encore de me dire quelles raisons mon oncle fait valoir pour s’opposer à ce mariage ?

— De très-bonnes raisons si elles sont fondées. Il aurait reçu, sur le compte de Daniella, des renseignements très-défavorables.

— Lord et lady B*** rectifieront son jugement.

— Moi aussi, certainement. Je ne puis rien alléguer de grave contre cette fille, tant qu’elle a été à mon service ; mais je ne connais pas ses antécédents.

— Je les connais, moi, et ma parole sera prise en considération par mon oncle. Je vais vous conduire au bras de Brumières.

— C’est inutile. Bonsoir ; réfléchissez !

Elle disparut, et j’avais à peine refermé la porte que Daniella, inquiète, vint à moi dans la cour.

— Qu’est-ce donc qui est venu ? Je pensais que c’était Olivia.

— C’est Olivia, en effet, répondis-je, résolu à ne pas lui faire part de la désobligeante communication de Medora ; elle n’avait pas le temps d’entrer. Elle venait me demander, en passant, si nous n’avions besoin de rien.

Quand nous eûmes rejoint Felipone, qui s’en allait par le pianto et par les souterrains (c’est le chemin le plus court, et il n’en veut pas prendre d’autre), je l’arrêtai en lui annonçant que j’étais résolu à me marier dès le lendemain matin.

— Eh bien ! fiat voluntas tua ! dit-il avec sa bonne humeur et sa résolution accoutumées. Il ne s’agit que d’avoir deux témoins. En voilà un, fit-il en posant sa main sur sa