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— Une chose dont on a peur et qu’on ne voit jamais ; un esprit-bête qui fait le bien et le mal.

— Le nom me plaît. Nous appellerons cet endroit-là la Befana.

— Je veux bien, mossiou, mais je n’y crois pas.

— Et tu ne crois pas non plus qu’il puisse y avoir quelqu’un de caché dans ce logis de la Befana ?

— Non certes, mossiou, mais la cave qui est sous le petit cloître que vous appelez le Pianto ?

— Je m’en suis inquiété, car j’aurais voulu découvrir une sortie souterraine en cas d’envahissement ; mais cela me paraît également fermé par les éboulements, et d’ailleurs il y a des grilles massives aux soupiraux.

— Je le sais ! J’ai voulu limer ça dans le temps, dans l’idée de retrouver l’entrée des cuisines ; mais la peur m’a pris parce que cette grille soutenait une partie lézardée dont la fente s’agrandissait à vue d’œil, à mesure que je travaillais. Si vous aviez bien regardé, vous auriez vu une barre de fer qui est déjà bien entamée ; et avec ça, mossiou, ajouta-t-il en me montrant une lime anglaise très-fine, avec ce petit instrument qu’un homme de bon sens doit toujours avoir sur lui à tout événement, on pourrait continuer, si on était sûr de ne pas se faire écraser par la galerie du cloître !

— Pourquoi faire ? Espères-tu que, par là, nous trouverions une issue ?

Chi lo sà ?

— Mais puisqu’en restant ici je ne peux pas être pris ! Puisque j’ai juré à la Daniella de ne pas bouger !

— Vous avez raison, mossiou, quant à vous ; mais, quant à moi, si je trouvais le secret du château, j’en tirerais quelques sous à l’occasion. Un jour que j’aurai le temps… et le courage ! je veux essayer encore !