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elle haut la main, et planté là avec le doux titre d’ami excellent et fidèle, dès qu’un serviteur plus brillant ou plus utile se présentera.




XLVIII


Mondragone, 15 mai.

Tout ce que je viens de vous exposer, je l’exprimai franchement à Medora, au courant de la conversation, et ma conclusion fut que je ne pouvais pas plus croire à son amitié qu’elle ne devait désirer la mienne. Je ne voyais pas que l’aventure de Tivoli m’eût créé d’autre devoir envers elle que celui d’une discrétion dont tout homme d’honneur est capable sans grand effort, et l’espèce de reconnaissance qu’elle prétendait m’imposer pour un baiser et quelques folles paroles ne me chargeait ni la conscience ni le cœur. Ma vanité pouvait seule lui en tenir un compte sérieux, et j’étais décidé à terrasser ce mauvais petit démon sot, plein d’équivoques et de subterfuges. Quand à la reconnaissance que ma délicatesse lui inspirait, je l’en tenais quitte et la priais de ne plus m’en parler ; car, en y revenant sans cesse, elle me ferait croire qu’elle doutait de sa durée.

Étonnée, fâchée et comme brisée des vains efforts qu’elle venait de faire pour trouver le défaut de la cuirasse, elle restait pensive et muette. Lord B*** vint me dire que la malade était assez calme et que la potion avait agi.

— En ce cas, dit Medora en se levant, vous pouvez peut-être vous passer de la Daniella pendant quelques minutes ; je voudrais lui parler.