Page:Sand - La Daniella 2.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

ami, je vous prie de rester avec moi cette nuit. Si l’accès de fièvre recommence, ce sera le dernier. Je ne sais pas comment je supporterais cela. Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas me quitter.




XLVII


Mondragone, du 1er au 15 mai.

— Je ne veux, ni ne dois vous quitter, répondis-je ; laissez-moi aller avertir ma femme.

— Votre femme ? Vous êtes donc marié ?

— Oui, je suis lié par une parole qui vaut un acte.

— Eh bien, allez chercher la Daniella, dites-lui que je la prie de venir soigner ma femme. Je sais que, maintenant, elle ne servira plus personne pour de l’argent. C’est donc une marque d’amitié que je lui demande. Lady Harriett en a toujours eu pour elle, et l’eût gardée si Medora n’eût déclaré qu’elle quitterait la maison si on ne laissait partir la pauvre fille. À présent, si Medora veut partir encore, qu’elle parte ! C’est un être qui n’a ni cœur ni tête, et je ne tiens pas, moi, à empêcher de nouvelles folies de sa part. Allez, mon ami ; dites à Daniella que milady est mal soignée, mécontente de ses autres femmes, et que nous avons besoin d’elle. Elle est généreuse, elle viendra !

— Oui certes, elle va venir ! m’écriai-je en reprenant ma course vers Mondragone.

Il était temps que je vinsse au secours de la Mariuccia. Daniella devinait la présence de Medora à Piccolomini.