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pensez-vous avoir besoin de moi ? Je vous jure sur l’honneur que je suis prêt à vous assister.

— Je n’en doute pas et je vous en remercie ; mais, si vous avez quelque autre projet, ne vous dérangez pas. Si Felipone vient me chercher, c’est que je peux abandonner sans danger mon asile.

— Eh bien, soyez sincère avec moi, et je m’en vas de ce pas à Rocca-di-Papa. La femme qui est avec vous est-elle bien Daniella Belli ?

— Oui. Après ?

— Sur l’honneur ?

— Sur l’honneur !

— Et l’autre, où est-elle ?

— Quelle autre ?

— Vous savez bien ! la dame de mes pensées, la céleste et extravagante nièce de lady Harriet.

— En vérité, mon ami, je ne sais pas si je dois vous le dire. De quelle part la cherchez-vous ?

— De la mienne, d’abord ; ensuite, de la part de son oncle et de sa tante, qui sont arrivés ce soir à Frascati, et qui, avec la prudence indispensable en pareil cas, la font chercher, ne pouvant le faire eux-mêmes. Lady Harriett est malade, et son mari n’ose la quitter. Elle a une fièvre nerveuse dans le genre de celle vous avez eue, la fièvre romaine ; et, quand les accès viennent, on ne sait jamais si c’est peu de chose ou si c’est mortel.

— Si c’est de la part de lady Harriett que vous agissez, je crois qu’il est de mon devoir de vous dire que miss Medora doit être très-près d’ici, dans une des villas à mi-côte de Rocca-di-Papa ou de Monte-Cavo.

— Vous ne savez pas laquelle de ces villas ?

— Non, je ne le lui ai pas demandé ; et, d’ailleurs elle