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Je crois que la Vincenza avait quelque chose comme vingt-trois cousins.

VOTRE SERVITEUR, à Tartaglia. — Et, comme tu prétends être le parent de la Daniella, tu m’avertis et me menaces ? Tu me donnes envie de lui faire la cour !

TARTAGLIA. — Non, Excellence ; je ne suis ni son parent ni son amoureux. Je ne suis pas un Frascatino ; je suis un Romain, moi ! La Daniella, qui est une bonne fille, m’a fait passer ici pour son parent, ce qui m’a assuré les bonnes grâces de milady. Un petit mensonge, c’est une bonne action quelquefois. Mais je vous dis : Excellence, ne pensez pas à cette petite fille, quand même vous ne devriez jamais mettre les pieds à Frascati.

BRUMIÈRES. — C’est donc… ?

TARTAGLIA. — Non, non, rien de mauvais ! Une bonne fille, Excellence, je vous dis ! Mais quoi ! une fille de rien !

Et, me prenant à part, il ajouta :

— Regardez plus haut ; faites-vous aimer de l’héritière, c’est moi que je vous le dis !

— Laisse-nous tranquille avec ton héritière et tes avis. Nous avons assez de ta conversation.

— À votre service, quand il plaira à mossiou ! dit-il en souriant de travers et en emportant sa cravate.

— Ne le fâchez pas, me dit Brumières dès que nous fûmes seuls ; ces abominables coquins-là sont utiles ou dangereux ; il faut opter. Dès que vous avez accepté d’eux le plus petit service, même en le payant bien, et surtout si vous l’avez bien payé, vous leur appartenez, vous devenez leur ami, c’est-à-dire leur proie. N’espérez plus leur échapper, tant que vous aurez un pied dans Rome ou aux environs. Et même, s’ils ont quelque intérêt sérieux à vous épier ou à vous suivre, vous les verrez sortir de terre en quelque lieu de l’Italie que vous vous trouviez. Dès qu’ils ont pénétré ou