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gardez-la si vous voulez, nous secouons ses lois et lui déclarons la guerre. »

XXXV

Les jeunes fées défendirent avec véhémence l’autorité de la reine. Celles qui n’étaient ni vieilles ni jeunes se partagèrent, et le concile devint si orageux que les daims épouvantés s’enfuirent à travers la vallée, et que Bertha dit en souriant à Hermann : « Les entends-tu là-haut, ces pauvres fées ? Elles grondent comme le tonnerre et mugissent comme la bourrasque. Elles ont beau pouvoir tout ce qu’elles veulent, elles ne savent pas être heureuses comme nous. Si elles continuent à se quereller ainsi, elles feront crouler la montagne. »

XXXVI

Hermann s’inquiéta pour Zilla, qu’il aimait plus qu’elle ne voulait le reconnaître. « Je ne sais pas quel mal on peut lui faire, dit-il, je ne suis pas initié à tous leurs secrets ; mais je voudrais la savoir à l’abri de cette tempête. — Va la chercher, dit Bertha. Ah ! si elle pouvait comprendre que nous l’aimons ! Mais son malheur est de parler du