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XXIX

— ô ma reine, dit Zilla, voilà que tu parles comme si tu le ressentais toi-même, ce regret qui me consume ! — Je l’ai ressenti longtemps, répondit la reine ; il m’a dévorée, mais j’en suis guérie. — Dis-moi ton secret ! s’écria la jeune fée. — Je ne le puis, Zilla ! Il est terrible et te glacerait d’épouvante. Supporte ton mal et tâche de t’en distraire. Étudie le cours des astres et les merveilles du mystérieux univers. Oublie l’humanité et n’espère pas établir de liens avec elle. »

XXX

Zilla, effrayée, se retira ; mais la reine vit bientôt arriver d’autres jeunes fées qui lui firent les mêmes plaintes et lui demandèrent la permission d’aller voler des enfants chez les hommes. « Hermann et Bertha sont trop heureux, disaient-elles. Ils possèdent ces petits êtres qui ne veulent aimer qu’eux, et qui ne nous accordent qu’en tremblant ou avec distraction leurs sourires et leurs caresses. Hermann et Bertha ne nous envient rien, tandis que nous leur envions leur bonheur.