Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dépit quand elles en sont lasses, elles s’agitent pour rien et se réjouissent de même. Elles ne connaissent pas le bonheur et par conséquent ne le cherchent pas ; qu’en feraient-elles ?

LXXX

Elles ont la science et n’en jouissent pas à notre manière, car elles ne l’emploient qu’à se préserver des malheurs de l’ignorance, sans connaître la joie d’en préserver les autres. Quand elles eurent instruit le jeune Hermann, elles s’en applaudirent parce qu’il était pour elles une société et presque un égal ;. mais à chaque instant elles se disaient l’une à l’autre pour s’empêcher dé l’aimer : « N’oublions pas qu’il doit mourir. » Pourtant, s’il faisait un compliment à l’une, l’autre boudait, et il lui fallait la consoler en lui faisant un compliment plus beau.

LXXXI

Ce qui ne prouve pas qu’elles fussent sottes ou vaines ; mais elles s’estiment beaucoup pour avoir conquis par la science une manière d’exister qui les rend inaccessibles à nos peines. La plus