lui causa un certain dégoût : c’était un vieux homme grand et sec, barbu comme une chèvre et chauve comme un œuf, avec un nez fort gros et une robe noire tout en guenilles.
L
Il paraissait mort, car un vautour venait de s’abattre sur lui et commençait à vouloir goûter à ses mains ; mais en se sentant mordu, le moribond fit un cri, saisit l’oiseau, et, l’étouffant, il le mordit au cou et se mit à sucer le sang avec une rage horrible et grotesque. C’était la première fois que la fée voyait pareille chose : le vautour mangé par le cadavre ! Elle pensa que ce devait être un événement fatidique de sa compétence, et elle demanda au vieillard ce qui le faisait agir ainsi.
LI
« Bonne femme, répondit-il, ne me trahissez pas. Je suis un proscrit qui se cache, et la faim m’a jeté là par terre, épuisé et mourant ; mais le ciel m’a envoyé cet oiseau que je mange à demi vivant, comme vous voyez, n’ayant pas le loisir de m’en repaître d’une manière moins sauvage. » Ce