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m’aimer comme elle ? — Oui, si vous m’aimez. — Que me demandes-tu là ? dit la fée souriant de tant d’audace. Je t’ai tiré du glacier où tu serais mort ; je t’ai défendu contre les vieilles fées qui te haïssaient, et caché ici où elles ne songent plus à toi. Je t’ai donné un baiser, bien que tu ne sois pas mon pareil. N’est-ce pas beaucoup, et ta mère eût-elle fait pour toi davantage ? — Oui, dit l’enfant, elle m’embrassait tous les jours. »

XXIX

La fée embrassa l’enfant, qui l’embrassa aussi en lui disant : « Comme tu as la bouche froide ! » Les fées sont joueuses et puériles comme les gens qui n’ont rien à faire de leur corps. Zilla essaya de faire courir et sauter l’enfant. Il était agile et résolu, et prit d’abord plaisir à faire assaut avec elle ; mais bientôt il vit des choses extraordinaires. La fée courait aussi vite qu’une flèche, ses jambes fines ne connaissaient pas la fatigue, et l’enfant ne pouvait la suivre.